NovaCity I

citydev.brussels

Urban Development, Infrastructure & Mobility

Description du projet

Situé à Anderlecht à la croisée de plusieurs grands axes (chemin de fer, Ring et Chaussée de Mons), NovaCity I recoud le tissu urbain du quartier environnant par le biais d’un programme mixte. Faisant cohabiter fonctions économiques et logements, le projet propose un modèle de mixité unique à Bruxelles qui envisage la mixité fonctionnelle comme une opportunité de rapprochement des usages au service d’une société inclusive où l’on vit, travaille et se rencontre.
Réparti sur 3 bâtiments, le programme combine 16 ateliers pour PME (7.519 m² de locaux d’activités productives, showrooms, bureaux), 58 logements acquisitifs conventionnés pour ménages à revenus moyens destinés à la vente, 5 logements non-conventionnés destinés à être loués aux occupants des ateliers et 3.522 m² d’espaces publics (des places publiques, des jardins, des jardins potagers, une aire ludique flexible et polyvalente, des coursives semi-privatives) qui soutiennent une mixité sociale, facilitent les interactions et favorisent le vivre ensemble entre les différents utilisateurs du site.
Pour desservir l’ensemble, de nouvelles voiries internes sont créées : une voie centrale qui dessert les ateliers en véhicule, une rue logistique perpendiculaire à la voie centrale pour les poids lourds, et une rue piétonne qui permet de connecter l’ensemble des affectations.

Modulables et de plain-pied, les ateliers des PME au rez-de-chaussée sont répartis de part et d’autre de la voie centrale et font office d’isolation visuelle et sonore pour les logements. Le long de la rue piétonne, une double hauteur de commerces/bureaux, en relation directe avec les ateliers, incarne une interface de transition avec le quartier. Superposés aux ateliers, les logements sont disposés en 5 volumes perpendiculaires à cette rue autour de différents espaces de convivialité.
L'ensemble est conçu avec des matériaux robustes de manière à accompagner l'évolution du site dans le temps. Des panneaux de béton ondulé préfabriqués habillent le rez-de-chaussée économique. Aux niveaux des logements, c’est la tôle ondulée qui sert d’habillage faisant écho au caractère industriel du quartier.
Avec une attention particulière portée à la cohérence du tout, NovaCity I s’inscrit dans 4 thématiques essentielles à la création d’une ville durable adaptée aux spécificités de la Région de Bruxelles Capitale :

  • Adresser l’échelle métropolitaine du grand territoire et relever l’identité et le patrimoine naturel du contexte dans lequel s’inscrit le projet, à savoir le Pajottenland.
  • Imaginer les conditions spatiales et techniques qui permettront de rétablir la cohabitation entre logement et travail dans l’optique d’une ville plus productive.
  • Mettre en place les conditions spatiales qui permettent d’aborder la notion de densité « en nuances », avec un accent sur la qualité et non pas seulement sur la quantité.
  • Offrir des espaces publics et collectifs généreux et de qualité, permettant une multitude d’usages et favorisant la vie en communauté.

Le projet constitue un moteur de développement urbain pour le quartier et son périmètre élargi tant pour leur vitalisation que pour la reconstitution d’un maillage vert et d’un bâti homogène. NovaCity I met à profit la densification urbaine pour relier les morceaux de paysages qui composent le grand territoire tout en proposant un cadre flexible et accueillant, des ingrédients essentiels de la ville de demain - habiter, produire et travailler.

La durabilité

Préservation de la zone boisée

L’implantation initiale du master plan s’adossait à la périphérie du terrain sur ses limites Nord, proposant ainsi un espace central contenant l’essentiel du flux des accès des PME et du déchargement. Dans notre proposition, la volonté de conservation de la zone boisée existante au Sud-Ouest du site a constitué un point de départ pour la réinterprétation du master plan initial. Cette zone boisée est préservée pour sa valeur écologique et le confort visuel qu’elle apporte aux occupants du projet ainsi qu’aux logements voisins. Cette hypothèse de départ redessine l’implantation du projet ainsi que le schéma organisationnel des espaces logistiques.

Gestion des déchets de chantier

Le projet suit au maximum la pente actuelle du terrain afin de limiter les déblais et est conçu avec le système de modélisation digitale BIM. Le développement d’un modèle digital a permis à tous les partenaires (maitre de l’ouvrage, architectes, bureaux d’études, entreprise de construction) une coordination et communication approfondie qui augmente l’efficacité du processus. En phase d’exécution, le modèle 3D a permis l'extraction de tous les matériaux et ressources nécessaires. Il est beaucoup plus facile de planifier les livraisons des matériaux et des équipements. Les commandes aux sous-traitants ont été effectué avec plus de précision et en temps opportun, réduisant ainsi les déchets.

Architecture démontable, réversible et adaptable

Structurellement, les bâtiments sont conçus pour supporter une flexibilité et une adaptabilité maximale à la fois pour les logements et pour les espaces PME. La trame modulaire des ateliers est étudiée afin d'offrir plusieurs scénarios d'exploitation, du plus petit atelier de 150m² au plus grand de 500m², permettant ainsi une reconversion future du site lorsque les besoins évolueront. La rationalité du système structurel permet également aux acquéreurs d’adapter la répartition des cloisons intérieures au fil du temps et des besoins dans les logements et les espaces PME.

Plusieurs autres mesures appliquées dans le projet démontrent une intégration des principes de hiérarchie constructive et favorisent la démontabilité, réversibilité et adaptabilité des éléments de construction.

Au niveau de la structure : Une structure en béton préfabriquée, blocs silico calcaires (Nibe 2b) et hourdis/prédalle (Nibe 2b) avec recyclage en fin de vie par concassage.
Les principes structurels mentionnés précédemment permettent une réorganisation intérieure et une grande flexibilité à la fois des PME et des logements.

Au niveau de l’enveloppe : Une attention particulière a été portée à la robustesse des matériaux de finition afin de prolonger leur durée de vie. La préfabrication et la mise en œuvre de matériaux démontables a été privilégiée lorsqu’elle était possible.
Les panneaux de béton préfabriqués au rez répondent à une nécessité de solidité et de durabilité liée à l'activité des PME. Aux étages, des panneaux de tôle ondulée préfabriqués et facilement démontables affirment l'identité particulière du site implantée tout en confèrant à l'ensemble une fraîcheur et une identité graphique reconnaissable.

Au niveau des systèmes : Les locaux techniques à l’intérieur du bâtiment (chaufferie) et l’intérieur du logement ont été réfléchis afin de permettre une maintenance aisée dans le cas d’une intervention ultérieure. Tous les accessoires et équipements sont facilement accessibles et démontables sans aucune détérioration de l’installation.
La position des émetteurs de chaleur a été pensé en vue d’un aménagement agréable de l’espace par le futur acquéreur. Un local regroupant l’installation incendie et intrusion est accessible pour les services d’interventions (SIAMU, syndic, ..).
Les appareils de levages sont conformes à l’arrêté royal du 12 avril 2016 relatif à la mise sur le marché des ascenseurs et des composants de sécurité des ascenseurs.

Choix des matériaux

La classification d’impact environnemental NIBE a accompagné le choix des matériaux : du bloc silico-calcaire (nibe 2b), des façades en enduit sur EPS (nibe 1a) ou en tôle ondulée en acier avec coating (nibe 2c). Les châssis sont en aluminium. Mis à part les façades en enduit, le matériau isolant utilisé pour les façades est la laine de verre.

Une attention particulière a été portée également sur le choix des matériaux de finition intérieure: matériaux robustes dans les communs, matériaux à faible impact environnemental et ayant de faible teneur en COV dans les logements et les locaux PME.

Performance énergétique

En plus d’une bonne orientation Est-Ouest des logements, l’enveloppe performante et l’étanchéité permettent à tous les logements d’être passifs, dont 30% atteignent le zéro énergie. La performance énergétique des locaux PME va au-delà des exigences qui étaient d'application, avec une isolation thermique correspondant au niveau “basse énergie”.

Une étude spécifique sur le choix des techniques a été réalisée afin d’offrir les technologies les plus adaptées au projet.

Dans l’objectif de réduire les consommations énergétiques et d’améliorer la performance PEB du projet, le concept énergétique est réfléchi pour l’ensemble du site. Il propose l’installation de chaudières gaz à condensation couplée à une cogénération d’une puissance électrique de 19kW et un système combilus.
Si le choix du combilus limite la pertinence de capteurs solaires thermiques, la cogénération (comme technologie de production d’énergie verte), est dimensionnée pour couvrir 100% des besoins annuels en eau chaude sanitaire des logements.
La cogénération alimente en électricité les communs des logements (ascenseurs + éclairage + les systèmes de ventilation des logements à brancher sur les communs). La chaufferie alimente en eau chaude le combilus des logements ainsi que les aérothermes des ateliers.

La performance énergétique des locaux PME vont au-delà des exigences qui étaient d'application pour obtenir la prime Energie 2017 avec une isolation thermique correspondant au niveau « basse énergie », soit des valeurs U pour les murs extérieurs de 0,2 W/m²K, 0,18 pour la toiture, 1,60 W/m²K pour les châssis et 2 W/m²K pour les portes sectionnelles. Les locaux PME sont équipés de groupes de traitement d'air double flux avec récupérateur de chaleur d'une performance supérieure à 80%. Ils sont connectés à la chaufferie collective pour alimenter des aérothermes indirect bénéficiant ainsi de haut rendement de production (chaudière gaz à condensation), de distribution et d'émission.

Cohabitation des fonctions

Le projet porte une attention particulière à la notion du vivre ensemble : l’implantation des différentes fonctions, les techniques de construction utilisées et les séquences spatiales qui les délimitent visent à favoriser la cohabitation des fonctions économiques et d’habitation. La rationalité du projet, tant dans ses spatialités que dans ses systèmes constructifs et techniques, est au service d’une société inclusive qui recherche le bien-être de ses usagers.

Eau et biodiversité

Au niveau de la gestion intégrée des eaux, plusieurs stratégies ont été mises en place : des toitures vertes stockantes, des revêtements semi-perméables, des espaces verts en pleine terre et des noues d’infiltration paysagère. L’eau de pluie est récupérée pour alimenter les toilettes des logements, l’arrosage des potagers/jardins, le nettoyage des communs, des camions et des voitures.
Différentes mesures et méthodes permettent également d’encourager la biodiversité au sein de NovaCity I et d’atteindre une valeur d’écopotentiel (CBS+) de 0,6.

Le caractère sociétal

Conception participative et cocréation

La phase de conception s’est fait de manière participative avec un groupe représentant les futurs occupants (locataires, propriétaires), un groupe de potentiels acquéreurs de PME (ou PME existante), citydev.brussels ainsi que les associations de quartier sous forme de 3 ateliers :
- S’approprier son logement passif (énergie, ventilation, …).
- Gestion des espaces verts et communs (espaces verts, biodiversité et compostage, gestion de l’eau, locaux poubelles, vélo, …)
- Interagir avec le quartier (économie circulaire, partage, …).
Les avis récoltés lors de ces réunions interactives ont été intégrés, dans la mesure du possible, à la conception du projet.

Pendant le chantier, le processus de participation a été réédité pour commencer l’appropriation des logements. Des « responsables durabilité » ont été identifié comme porte-paroles des futurs habitants et afin d’expliquer « avec leurs mots » le fonctionnement du bâtiment et des espaces communs pour favoriser l’entraide. Pendant la construction, deux journées de visite destinées aux futurs acquéreurs ont été organisé par l’auteur du projet afin de débuter le processus d’appropriation.

Mixité et inclusion

Avec des logements acquisitifs conventionnés, un parc pour PME comprenant des ateliers modulables de plain-pied, des bureaux en mezzanine, des showrooms, des jardinets pour les appartements, et des espaces partagés, NovaCity I présente un programme exemplaire qui favorise la mixité en milieu urbain.

A l’échelle du quartier, les programmes superposés (PME et logement) dialoguent à la fois par une porosité visuelle et des connections physiques.

Une multitude d’espaces publics, collectifs, et semi-privatifs à s’approprier favorise les rencontres et la convivialité, et soutient une mixité sociale intergénérationnelle : des places publiques, des rues et venelles, les cours entre immeubles et les espaces collectifs (les jardins et jardins potagers pour les résidents, une aire ludique flexible et polyvalente, les coursives semi-privatives).

Une circulation collective extérieure créée par le biais de coursives permet de relier les espaces de convivialité et logements. Surplombant la rue intérieure PME, ces coursives connectent les différents bâtiments entre eux et se prolongent en terrasses semi-privatives donnant accès aux appartements. À la manière d’une véranda, ce vestibule habité devient un véritable lieu de vie qui concentre et favorise la dimension collective au sein du site.

Articulant les différentes typologies fonctionnelles existantes (parcs économiques et tissus résidentiels) autour de différents espaces publics, le projet propose une cohabitation optimale entre les occupants des PME, les habitants des logements et les riverains.

Mobilité et accessibilité

En plus d’offrir des logements abordables (logements acquisitifs à prix conventionné au-dessus des locaux PME), le projet transforme une friche anderlechtoise en un espace de vie et de travail qualitatif qui favorise la mobilité douce en milieu urbain.
En facilitant le déplacement cycliste à la fois dans les espaces publics et dans les espaces privatifs, en réduisant les distances entre stationnement et logement, en distribuant des emplacements vélos, confortablement accessibles par des monte-charges, pour tous les logements par unité…

La circulation automobile est également limitée en partie haute du site (vers la rue des Trèfles) et le reste de la voirie est uniquement accessible pour les déménagements, les services de Bruxelles Propreté ou services de secours.

Plusieurs stations de vélos et de voitures partagées sont localisées à proximité du site. La ligne de métro et le train sont accessibles à moins de 5 minutes de marche du site.

L’innovation

Conception participative et cocréation

La phase de conception, ainsi que le chantier, ont été fait de manière participative avec un groupe représentant les futurs occupants (locataires, propriétaires), de potentiels acquéreurs de PME (ou PME existante), citydev.brussels ainsi que les associations de quartier. Les avis récoltés lors de ces réunions interactives ont été intégrés lors des différentes phases dans la mesure du possible.

Mixité fonctionnelle et sociale

La nécessité de densification à laquelle fait face Bruxelles doit s’accompagner de nouvelles manières d’habiter. Si la mixité fonctionnelle présente dans le projet NovaCity I constitue l’une des composantes d’une ville durable, d’autres dispositifs permettent d’aborder les notions de mobilité active, de qualité de vie et d’intimité trop souvent négligées en milieu urbain.

La réinterprétation du master plan permet une mixité du programme PME. Deux types d’ateliers sont possibles sur le site : des ateliers situés sous les logements côté rue intérieure et des ateliers détachés le long de la voie ferrée. Les deux types d’ateliers permettent une grande variation de finitions intérieures et techniques. Cette configuration permet de différentier les activités déployées sur le site de façon structurée et logique : celles qui engendrent plus de nuisances par leur nature sont localisées dans les ateliers détachés ; celles moins contraignantes sous les logements. Le dernier atelier/showroom sur la chaussée de Mons bénéficie d’une programmation particulière, lien entre les différentes fonctions.

Les terrasses - généreuses - sont conçues comme de véritables pièces extérieures. Elles sont les ingrédients d'un monde à part. En retrait par rapport aux voies ferrées, elles améliorent le confort psychologique de leurs occupants. Leur positionnement et leur orientation garantissent un ensoleillement favorable. À la manière d’une véranda - élément typique de la maison unifamiliale isolée - elles sont en contact avec la rue intérieure du bâtiment qui constitue la circulation collective extérieure et deviennent un vestibule habité. Couplées aux cuisines, elles sont le théâtre de la vie quotidienne.

Flexibilité et adaptabilité maximale

Les principes structurels des bâtiments sont conçus pour supporter une flexibilité et une adaptabilité maximale à la fois des logements et des espaces PME.

L’externalisation de la fonction de stationnement permet de construire les PME sur une trame de colonnes en béton de 6.2m x 6.6m. Sur ces colonnes, des poutres en béton perpendiculaires à la rue portent la toiture et les lignes portantes des logements aux dimensions adaptées à cette fonction. Les grandes portées ponctuelles sur les lignes portantes intermédiaires sont reprises grâce à des poutrelles métalliques dissimulées dans l’épaisseur de la dalle qui permet un système de plateaux libres. La rationalité du système structurel permet alors aux acquéreurs d’adapter la répartition des cloisons intérieures au fil du temps y compris dans les logements.

Les bureaux/showrooms sont superposés aux espaces de production, d'une part sur la Venelle de Trèfles, la nouvelle rue piétonne, et d'autre part sur la rue intérieure active pour les bâtiments isolés. Ce principe de fonctionnement cohérent et global contribue naturellement à une plus grande appropriabilité des différents sous espaces par les usagers : les bureaux/showrooms étant en relation directe avec les ateliers, cette surface excédentaire pourrait être utilisée comme une extension de la surface de production. L’on peut également envisager un fonctionnement indépendant depuis la venelle piétonne, si d’aventure cette surface ne répondait pas aux besoins de ses occupants.

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