La Chapelle Notre-Dame de l’Arbre-au-Puits, joyau historique et spirituel de la commune de Stambruges, incarne un héritage riche de traditions et de mysticisme. Ce lieu emblématique, construit en 1889 et entouré de la légende des arbres à loques, attire chaque année des milliers de visiteurs. Symbole de foi et de continuité culturelle, il porte en lui l’histoire des coutumes ancestrales, où le spirituel et la nature s’entrelacent harmonieusement. Pourtant, les ravages du temps et du vandalisme avaient mis en péril cet édifice unique.
Depuis 2021, un projet ambitieux de restauration et de valorisation a vu le jour, porté par une dynamique communautaire exceptionnelle. Habitants, artisans locaux, associations et bénévoles ont uni leurs forces pour insuffler une nouvelle vie à ce précieux patrimoine. Ces efforts ont permis de restaurer les murs, les ferronneries et les plafonds, tout en redonnant à la chapelle son éclat d’antan. Avec un engagement bénévole marqué, les ressources ont été optimisées pour garantir une gestion durable des coûts, dans un modèle reproductible et respectueux de l’environnement.
Mais ce projet ne se limite pas à la restauration physique de la chapelle. Il aspire à préserver et transmettre l’héritage culturel et spirituel qu’elle incarne. Pour ce faire, un documentaire vidéo sera produit pour retracer l’histoire des arbres à loques, en se focalisant sur la chapelle et son rôle central dans les traditions locales. Ce film mettra en lumière les pratiques rituelles, les témoignages poignants des visiteurs et la richesse du patrimoine immatériel de la région. En complément, un livre illustré approfondira les récits historiques et les légendes qui entourent ce lieu magique, ancrant encore davantage son importance dans l’imaginaire collectif.
Ce projet, véritable travail de mémoire et de sauvegarde, a pour objectif de pérenniser la Chapelle Notre-Dame de l’Arbre-au-Puits en tant que site de recueillement, de culture et de transmission. En combinant restauration, innovation et tradition, il invite chacun à découvrir ou redécouvrir ce sanctuaire, garantissant que sa richesse culturelle et spirituelle soit honorée par les générations futures. Cette chapelle restaurée deviendra une passerelle entre le passé et l’avenir, célébrant l’union entre les hommes, la foi et la nature.
Critère 1 : La qualité technique (4 points)
Le projet se distingue par son ancrage profond dans les dynamiques de l’environnement naturel et sociétal, ainsi que par son respect des héritages historiques du patrimoine. En s’inspirant des ressources locales, tant matérielles qu’immatérielles, il valorise une symbiose entre les pratiques traditionnelles et la préservation du milieu naturel. L’utilisation des matériaux recyclés par nos artisans bénévoles prouve que donner une seconde vie aux matériaux est non seulement possible, mais aussi bénéfique pour préserver l’authenticité de l’architecture originale de la chapelle. En réemployant des briques anciennes, des bois récupérés et d’autres éléments issus de rénovations locales, ce processus illustre un profond respect pour les techniques traditionnelles tout en répondant aux nécessités contemporaines de durabilité. Cette démarche confère une dimension écologique au projet tout en rendant hommage au savoir-faire artisanal.
Socialement, le projet a mobilisé et mobilise encore les communautés locales qui souhaitent préserver la pratique de vénération des arbres guérisseurs, connus également sous le nom d’arbres à loques, une tradition profondément enracinée dans le patrimoine spirituel belge. Ces arbres, qui sont à l’origine de la construction de la chapelle restaurée, sont investis d’une symbolique puissante : on leur attribue la capacité de guérir ou d’exaucer des vœux. Les habitants accrochent des loques sur leurs troncs, une pratique qui reflète une foi vivante en la puissance de la nature, tout en constituant un acte de transmission culturelle intergénérationnelle. Par cette mobilisation, le projet contribue non seulement à préserver ce rituel ancien mais également à raviver un lien collectif avec ces lieux chargés de significations historiques et spirituelles. Cette tradition, qui commence à disparaître dans certaines parties de la Belgique, soulève des questions sur la pérennité des pratiques culturelles face à la modernité. Les changements sociaux, l’urbanisation croissante et l’évolution des croyances ont progressivement réduit les occasions de perpétuer ces gestes ancestraux. Pourtant, leur préservation est essentielle, car ils incarnent un héritage immatériel précieux, témoin des liens profonds entre les communautés et leur environnement naturel. En consacrant leurs efforts à la restauration de ces symboles, les initiatives telles que celle portée autour des arbres à loques permettent non seulement de protéger un patrimoine spirituel unique, mais aussi de réaffirmer l’importance de la communion avec la nature dans un monde en mutation rapide.
Les interactions entre les membres de la communauté et les collaborateurs du projet permettent de revitaliser des traditions parfois oubliées, établissant ainsi un dialogue vivant entre le passé et le présent. Dans cette perspective, nous allons déposer un dossier auprès de la Ministre afin de solliciter l’inscription du culte des arbres à loques sur l’inventaire du patrimoine immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette démarche vise à reconnaître officiellement la valeur culturelle et historique de cette tradition ancestrale, tout en renforçant les efforts de conservation. En obtenant cette reconnaissance, nous espérons non seulement promouvoir une sensibilisation accrue à cette pratique, mais aussi encourager des initiatives locales qui permettront de préserver et de transmettre cet héritage précieux aux générations futures.
Enfin, le projet s’inscrit dans un cadre historique en rappelant les usages anciens et les significations patrimoniales des pratiques redécouvertes. Il replace ces éléments dans un contexte contemporain, réinterprétant certaines traditions de manière innovante tout en honorant leur valeur symbolique. Cette démarche allie ainsi la richesse des mémoires collectives à une vision moderne, garantissant à la fois la préservation et la pertinence du patrimoine.
- L’un des axes centraux du projet repose sur la promotion des métiers du patrimoine, impliquant directement des spécialistes et les communautés liées à ce domaine. Par exemple, il manquait la moitié de la grille en fer forgé qui avait été volée en 2009, et nos artisans l’ont refaite à l’identique. Ce travail minutieux a nécessité une expertise pour reproduire fidèlement les détails de l’ouvrage original. Nous avons documenté l’ensemble du processus de réparation dans une vidéo.
- L’utilisation de matériaux de réemploi dans la restauration patrimoniale constitue une pratique exemplaire, alliant respect des techniques anciennes et souci de durabilité. Dans le cas de la reconstruction à l’identique de la grille, cette approche permet de redonner vie à des éléments historiques tout en minimisant l’impact environnemental. Les matériaux récupérés, soigneusement sélectionnés pour leur authenticité et leur compatibilité, garantissent une restitution fidèle tant sur le plan esthétique que structurel.
- En valorisant ainsi les ressources existantes, le projet s’inscrit dans une démarche de restauration respectueuse, porteuse d’une symbolique forte de préservation et de continuité historique.
Critère 2 : La qualité architecturale – 3 points
Le résultat est conforme à l’intention de départ, car tout a été refait à l’identique. Chaque détail, qu’il s’agisse des ornements complexes ou des finitions minutieuses, a été soigneusement reproduit en s’appuyant sur les photos d’époque et sur l’expertise des artisans. Cette fidélité dans l’exécution souligne l’importance de préserver l’intégrité esthétique et culturelle de l’œuvre originale, tout en honorant les savoir-faire traditionnels.
- Cette démarche vise à établir une harmonie visuelle et culturelle, où chaque élément témoigne d’une continuité respectueuse entre passé et présent.
- Dans le mois à venir, nous allons remplacer les ardoises contenant de l’amiante, un matériau nocif tant pour les organismes vivants que pour l’environnement. Cette opération s’inscrit dans une démarche de modernisation et de sécurité sanitaire essentielle, tout en préservant l’intégrité historique du bâtiment.
- Dans le cas précis de la grille, ses lignes et ornements ont été refaits à l’identique. Chaque courbe, chaque motif et chaque détail ont été étudiés avec minutie pour garantir une reproduction fidèle à l’original. Cette approche rigoureuse s’appuie sur des archives photographiques détaillées ainsi que sur des relevés précis effectués sur place. Les matériaux employés, choisis pour leur qualité et leur durabilité, ont permis de restituer cet élément architectural dans toute sa splendeur d’origine, tout en respectant les normes actuelles de conservation.
- Par ailleurs, l’emplacement de la structure prend en compte la nature environnante, veillant à ne pas perturber les perspectives paysagères ou les éléments naturels préexistants. Au contraire, son implantation et restauration met en valeur le culte des arbres guérisseurs transmis de génération en génération. Enracinés dans les récits locaux et imprégnés d’une symbolique profondément spirituelle, ces arbres ont toujours occupé une place centrale dans la mémoire collective de la région. Leur préservation soigneuse lors des travaux de restauration honore cette tradition séculaire, tout en renforçant les liens entre l’architecture humaine et les éléments vivants qui l’entourent. Cette démarche illustre un respect mutuel entre patrimoine bâti et patrimoine naturel, mettant en lumière un équilibre précieux entre passé et présent. De cette façon, l’œuvre restaurée s’inscrit en tant que témoin intemporel, respectueux à la fois de l’histoire et du cadre environnemental.
- En s’abstenant d’introduire des modifications modernes ou des ajouts contemporains, le projet honore pleinement l’esprit et l’histoire du site.
- Ce travail minutieux contribue non seulement à préserver le patrimoine architectural, mais aussi à transmettre aux générations futures une vision aussi authentique que possible de l’époque et du lieu où cette structure a été conçue et faire ainsi perdurer le culte des arbres. L’approche adoptée constitue ainsi un exemple significatif de préservation patrimoniale exemplaire et rendue possible grâce au bénévolat.
Les nouvelles ardoises, soigneusement choisies pour leur authenticité et leur respect des normes environnementales actuelles, assureront une harmonie visuelle avec les matériaux existants. Ce remplacement contribuera non seulement à la préservation durable de l’ouvrage mais également à la sécurité des artisans et des occupants au fil des générations.
Critère 3 : Le caractère public et sociétal du projet – 3 points
Le projet apporte une valeur inestimable aux citoyens et à la société en combinant préservation du patrimoine historique, sensibilisation culturelle et engagement communautaire. En restaurant cette structure avec un soin rigoureux, il ne s’agit pas seulement de préserver un monument, mais également de conserver une partie essentielle de l’identité locale et de la mémoire collective. Ce projet contribue à renforcer le lien des habitants avec leur histoire et leur environnement, tout en offrant un espace qui peut accueillir des rassemblements, des événements éducatifs ou des activités d’intérêt général.
Ce projet a été honoré par l’attribution du prestigieux prix Wapithéa 2025 de Prométhéa, reconnaissant ainsi l’excellence de son engagement en faveur de la préservation du patrimoine et de l’environnement. Ce prix illustre le caractère exemplaire de l’initiative, tant par sa dimension historique que par son impact sociétal, renforçant son rôle en tant que modèle de sauvegarde et de mise en valeur des trésors architecturaux pour les générations à venir. Grâce à ce prix, un livre et un documentaire sont en cours de réalisation sur les arbres guérisseurs de Wallonie. Ces projets ambitionnent de mettre en lumière une facette souvent méconnue du patrimoine naturel et culturel de la région. Le livre, richement illustré et basé sur des recherches approfondies, relatera l’histoire, les légendes et les vertus associées à ces arbres emblématiques. Le documentaire, quant à lui, offrira une perspective visuelle évocatrice, capturant à la fois la majesté de ces arbres et leur place singulière dans l’imaginaire collectif. Ces initiatives permettront non seulement d’informer le public, mais également de sensibiliser à l’importance de la conservation de ces trésors naturels pour les générations futures. Les bénéfices seront intégralement reversés pour la restauration d’autres chapelles du village.
De plus, cette initiative constitue un exemple d’engagement sociétal exemplaire en mobilisant des ressources locales, des bénévoles et des artisans qualifiés. Elle illustre comment un effort collaboratif peut bénéficier à l’ensemble de la communauté en créant des opportunités de transmission de savoir-faire, d’éducation patrimoniale et de fierté locale. Enfin, en respectant les normes environnementales modernes tout en maintenant une authenticité historique, le projet incarne une approche durable qui inspire et encourage d’autres initiatives similaires à l’échelle nationale et internationale.
Grâce à sa première restauration, les chapelets ont repris, et le lieu recommence à être fréquenté par les habitants et les visiteurs. Cet élan de revitalisation témoigne non seulement de l’importance historique et culturelle de l’édifice, mais également de l’attachement profond de la communauté locale à ce patrimoine. Ainsi, ce lieu retrouve peu à peu sa vocation originelle, reflétant le dialogue harmonieux entre passé et présent. Nous avons également installé 3 bancs devant la chapelle.
Depuis plus d’un an, nous avons également enregistré le lieu sur Google Maps, ce qui nous a permis de constater que chaque mois, plus d’une centaine de personnes recherchent l’itinéraire pour venir le découvrir. Cet intérêt numérique témoigne de l’attractivité grandissante de cet édifice restauré et de son rayonnement bien au-delà de la communauté locale. Les données recueillies grâce à cette plateforme révèlent une curiosité constante et un désir des visiteurs de s’imprégner de l’histoire et de la beauté de ce site unique. Ainsi, l’inscription sur Google Maps agit comme un outil moderne de valorisation du patrimoine, rendant ce joyau davantage accessible et visible sur la scène nationale et internationale.
Le lieu est accessible aux personnes à mobilité réduite, à n’importe quel moment de la journée et est totalement gratuit. Cette accessibilité illustre l’engagement du projet à rendre le patrimoine culturel et historique inclusif pour tous. En offrant une ouverture permanente et une gratuité totale, le site invite chaque visiteur, quel que soit son âge ou ses capacités, à venir explorer et apprécier ses richesses. Cette approche respectueuse et équitable contribue à renforcer les liens entre l’histoire partagée et la communauté actuelle, tout en valorisant l’idée que le patrimoine est un bien commun à léguer aux générations futures. Certaines visites guidées sont même proposées depuis sa restauration, permettant aux visiteurs d’en apprendre davantage sur l’histoire du lieu. Ces visites, animées par des guides passionnés, offrent une immersion captivante dans le passé et mettent en lumière les anecdotes marquantes qui jalonnent l’existence de ce site. Cependant, il ne bénéficie pas encore de panneau signalétique pour orienter les visiteurs ou détailler son importance historique. Une demande urgente a été déposée auprès de la commune et est actuellement en cours d’étude, soulignant le besoin pressant de renforcer la visibilité et l’information à destination du public.






