Description du projet
Le bâtiment
Au cœur de la ville, en rive Nord de la rivière Sambre et face au lieu-dit « Le Grognon », le bâtiment construit au début des années 60 sur les plans de Victor Bourgeois demandait rénovation et extension pour répondre à la demande actuelle et le réaménagement souhaité de la rue des Bouchers et du bord de Sambre.
Il se composait d’une salle de spectacle pour 400 personnes, qui se logeait derrière un volume parallélépipédique de quatre niveaux avec façade en mur-rideau plein Sud (face à la Sambre) adossé à un volume parallélépipédique courbe de cinq niveaux , le « croissant », présentant une façade Est en mur-rideau et un pignon Sud aveugle.
Le projet préserve la construction existante (à l’exclusion des locaux annexes en arrière-scène et dans le coin Nord-Ouest du site). Il ajoute cependant une mezzanine intermédiaire dans le foyer de la grande salle 450 (niveau 1) et un niveau supplémentaire sur le « croissant » (niveau 4), et étend le bâtiment pour recevoir la programmation souhaitée.
C’est ainsi qu’est ajouté, à l’Est et devant le « croissant », le « cylindre de proue » avec le porche d’accueil, et que la construction arrière au Nord-Ouest est largement étendue.
Le nouvel ensemble comprend ainsi :
Au rez de la rue des Bouchers réaménagée (niveau -1) :
• la petite salle d’art et d’essais de 60 à 80 places (en violet sur le plan) et son hall et sa circulation publiques,
• un restaurant et des boutiques,
• des studios d’enregistrement et salles de réunion,
• l’entrée VIP, artistes, personnel ainsi que la zone logistique et technique.
Au rez de l’avenue Golenvaux (niveau 0) :
• le porche principal d’accès pour le public,
• le hall principal du bâtiment (rouge, comme pour toutes les circulations publiques aux niveaux supérieurs),
• une salle de formation sous le cylindre de proue,
• le parterre de la grande salle de 450-600 places
• le logement du concierge à l’Ouest.
Au niveau 2 :
• le deuxième balcon de la salle 450-600,
• les premiers locaux administratifs à l’Ouest.
Au niveau 2+ :
• le premier balcon de la salle de 120-150 places,
• l’espace musée (vert) et ses terrasses de sculptures,
• les réserves d’œuvres d’art sur la grande salle et la suite des locaux administratifs.
Au niveau 3 :
• les locaux techniques de la salle de 120-150 places,
• l’espace d’exposition qui se prolonge au niveau 4 et qui donne sur une grande terrasse recevant aussi le jardin Pechère,
• les studios d’artistes.
Toutes les fonctions publiques sont accessibles indépendamment et directement à partir de l’escalier principal existant et le nouvel ascenseur monte-charges qui le jouxte.
La qualité technique
La Maison de la Culture de Namur, au confluent de la Meuse et de la Sambre à Namur, s’inscrit dans l’approche française initiée par André Malraux. Il s’agit de donner une nouvelle vie à une construction principalement en béton armé construit dans l’après-guerre sur les plans de Victor Bourgeois, et René Pechère pour le jardin en front de Sambre.
- Le Professeur Philippe Bragard, Historien d’Art à l’UCL a, pour ce faire, effectué une analyse historique du site mettant en évidence l’existence il y a plusieurs siècles d’une tour cylindrique de guet à la pointe du site.
Le nouveau programme du centre culturel demandant des espaces complémentaires indisponibles dans la construction actuelle, il a ainsi été proposé d’ajouter une salle cylindrique sur les traces de l’ancienne tour. Cela a convaincu la Commission Royales des Monuments et des Sites.
- Les plans du jardin (entre-temps disparus) de René Pechère ont été retrouvés dans ses archives ce qui a permis de les « ressusciter » en toiture jardin du bâtiment.
Les archives de V. Bourgeois ont aussi fait découvrir son projet de fresque circulaire (jamais réalisée) au plafond de la grande salle de spectacle. Le faux plafond dénaturant l’œuvre a donc été supprimé pour permettre la réalisation d’une fresque par Yves Zurstrassen mais aussi pour redonner l’ampleur voulue à l’espace de la salle.
Les œuvres d’art
- En collaboration avec Felix Roulin sa sculpture monumentale située à la pointe du site a été réimplantée en point d’orgue au niveau de l’espace public en bord de Sambre. (F. Roulin nous fait l’honneur de nous faire une maquette en terre glaise au 1/20 qui, scannée et imprimée en 3D au 1/200, a été des plus utiles pour l’étude de sa réimplantation dans la maquette d’étude).
- Le buste d’Arthur Grumiaux par Philippe Desomberg est restauré.
- Le bas-relief de Jacques Moeschal est déplacé au niveau du jardin Pechère en toitures et face à celui-ci, le pignon « Sambre » étant ainsi libérée pour des projections nocturnes (nombreuses).
- La Silver Rocket de Frédéric Platéus a été, avec son plein accord, replacée sur la nouvelle cage d’escalier en cylindre ménisque en tôle perforée et jouit ainsi d’une bien meilleure exposition.
- Les verres peints de Luc Perot ont été replacés pour être mis en évidence dans les cloisons intérieures des classes.
Les éléments particuliers
Les habillages en noyer d’Afrique ainsi que les quatre grands lustres de Murano dans le foyer ont été restaurés.
Les techniques d’artisanat
C’est à l’occasion de ce projet et dans l’esprit de Bourgeois que nous développons une tôle perforée en acier magnelis avec des trous de deux diamètres sur trame carrée (donc de grande transparence) utilisé en lieu et place de verre feuilleté pour réaliser les garde-corps et les parois transparentes bordant les escaliers extérieurs en collaboration avec Mathieu Gevers de la firme Tamco.
L’exercice a aussi constitué à préserver le maximum des éléments constructifs existants.
Le qualité architecturale
- Le projet c’est aussi organisé autour de sa douce intégration urbaine.
- Les gabarits répondent ainsi à ceux de l’environnement mais ont aussi découlé de l’étude :
- Des micro climats, été comme hiver, fait avec simulations en mécaniques des fluides par Cenaero (Gosselies).
- De l’ensoleillement et des ombres projetées.
- Une attention particulière a été portée aux flux piétons et cyclistes et à la relation entre le niveau bas (du quai de Sambre) et le niveau haut de l’avenue Golenvaux.
S’agissant d’une opération « Design Built » c’est aussi son adéquation détaillée au programme qui nous a fait remporter ce concours.
La réalisation est entièrement conforme à la proposition de 2015 comme sa comparaison (voir www.samynandpartners/references/publication: (1236)-5) avec l’ouvrage livré en 2019 le montre (voir le livre consacré au projet : « LE DELTA.
Renaissance d’un lieu de culture. Volume 2 » édité par la Province de Namur ;le( tome 1 avec l’historique) sortira de presse 2024.
Le caractère public et sociétal du projet
La maison de la Culture rénovée est maintenant un lieu majeur de l’activité culturelle et sociale de Namur avec :
- ses trois salles de spectacles et le vaste foyer rénové;
- ses deux studios d’artistes au niveau du jardin Pechère en toiture;
- son studio d’enregistrement;
- ses salles de réunion;
- son pôle culture avec ses quatre ateliers/salle de classe;
- son espace d’exposition;
- son musée et
- finalement son restaurant et boutiques à front de Sambre.
Les nouveaux abords, tout comme l’ensemble du bâtiment sont entièrement accessibles aux PMR (Samyn et Associés étant aussi administrateur au sein de « Plain-pied » asbl).
Une attention particulière a été portée avec S. Design (François de Lantsheere) à la signalétique nouvelle de l’ensemble dans l’esprit de celle déjà mise au point pour le bâtiment EUROPA (siège du Conseil de l’Union Européenne).